Enfin, — le public a été au courant de la chose par la chronique des tribunaux — les patrons de certains restaurants de nuit eurent l’idée d’organiser des soupers avec des femmes entièrement nues.
Il ne nous appartient pas de juger jusqu’à quel point a été outragée la morale publique par ce fait que, à deux heures du matin, dans un endroit clos, des messieurs en bombe mangeaient des truffes et buvaient du champagne avec des belles filles en tenue d’Eve avant la chute… Les tribunaux correctionnels ont jugé ce fait délictueux et ont condamné à des amendes sévères et même à de la prison les organisateurs des soupers en question et les pauvres filles qui s’étaient prêtées à cette figuration… primitive.
À quelle catégorie appartiennent les soupeuses, pour ainsi dire professionnelles, des cabarets de nuit de Montmartre ; celles qu’on voit tous les soirs attablées à la Place Blanche, à l’Abbaye de Thélème où au Rat Mort, dans l’attente du monsieur qui viendra leur payer à souper ?…
Elles appartiennent, la plupart du temps, à la Bohême de Montmartre, à cette bohème de la dernière que feu Mürger n’eût certes pas désavouée, car elle a toutes les qualités de la véritable
