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Maisons de Plaisir

et appétissante au possible sous son voile de veuve qui lui sied à ravir.

Si le monsieur est timide et n’ose pas exprimer à la jolie veuve son admiration, celle-ci saura le sortir d’embarras et l’aider à se départir de sa réserve.

Elle se servira de n’importe quel prétexte, pour entrer en conversation avec le veuf éploré. Elle lui demandera un renseignement, elle le saluera, la première, comme si elle le connaissait, et s’excusera ensuite de son erreur, elle laissera tomber son petit sac que le monsieur s’empressera de ramasser, ou bien, elle se trouvera mal, et, à moitié évanouie, elle se laissera choir sur un banc.

Lorsqu’elle ouvrira ses beaux yeux d’où coulent des larmes limpides… consacrées à la mémoire de son défunt, elle remerciera avec effusion le monsieur assis auprès d’elle, en train de lui prodiguer des soins.

Et il ne dépendra que du pauvre veuf, mis en verve, d’aller dans un hôtel voisin sécher les dernières larmes de la petite dame, qui, les yeux langoureux, les lèvres frémissantes, compte bien sur cette consolation suprême, et sur le petit cadeau réglementaire que le veuf égayé ne manquera pas de lui glisser dans la main en partant…