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Maisons de Plaisir

très propre, et son tablier blanc — dont la vue excite tant de messieurs — jette une note de gaieté sur son passage.

Oh ! ces tabliers blancs ! comme ils font se hâter les amoureux du « torchon » !

Voyez ce monsieur à l’air digne, si grave, si compassé et qui suit son chemin sans se préoccuper des petites femmes qui le coudoient. Tout à coup, un flot de sang empourpre son visage, cependant qu’il hâte le pas pour rejoindre un petit bout de femme, la taille ceinte d’un tablier blanc immaculé, qui vient de sortir d’une maison et qui va, trottinant, à quelques mètres du monsieur sérieux.

L’heure du diner approche et la bobonne va, vive et alerte, chaussée de pantoufles, car le temps est sec et elle n’a pas eu besoin de se chausser pour descendre.

Elle tient, de sa main droite, un porte-monnaie et un trousseau de clefs qui tintent, car elle s’amuse à le balancer.

Comme le monsieur va la rejoindre, essoufflé de s’être dépêché pour la rattraper, elle entre chez la fruitière.

Le suiveur s’arrête et regarde à l’intérieur de la boutique où la boniche pérore avec le fruitier et son épouse,

Elle bavarde, rit, et comme le commerçant — qui sait être aimable quand il le faut avec la