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et Distractions Parisiennes

clientèle — la pince et lui demande des nouvelles de son amoureux, elle crie à haute voix : « qu’elle n’en a pas et qu’elle compte sur lui pour lui en trouver un ».

Le fruitier la traite de farceuse et lui décoche un compliment ; la fruitière se tord et dit :

— Dites-y donc, mamz’elle Emma que c’est bon pour lui, ce grand coureur… Et puis, ça ne le regarde pas !…

— Voui ! fait la petite bonne.

Et elle ajoute :

— Allez, au trot, donnez-moi une livre de farine. J’ai oublié d’en prendre tantôt. Et la vieille doit déjà avoir une attaque en ne me voyant pas revenir.

Mais, comme elle sort, en coup de vent, elle se jette dans le monsieur qui semble hypnotisé par son tablier qu’il ne quitte pas des yeux.

— Pardon ! balbutie-t-il.

La bobonne éclate de rire, car elle a vu au regard du bonhomme qu’il va lui faire du boniment.

— Y a pas de mal ! dit-elle en reluquant le suiveur des pieds à la tête. C’est seulement ma farine qui a risqué de se promener sur le trottoir.

Et elle repart à rire de nouveau, sans souci des passants qui la regardent.

Le monsieur, généralement bien — car l’amour