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Maisons de Plaisir

Toutes les corporations y sont représentées ; il y a de tout dans cette foule avide, suante, aux faces anxieuses et dévorées de fièvre.

Le souteneur y coudoie le père de famille, l’ouvrier le patron, la commerçante la fille en cheveux ou en chapeau.

Si la fille n’a pas de quoi jouer, si ses moyens ne lui permettent pas de risquer même une pièce de quarante sous sur un cheval quelconque, elle vient là dans l’espoir de raccrocher un client.

S’il y a des perdants, il y a aussi forcément des gagnants. Ceux-là sont facilement reconnaissables et c’est vers eux que la fille dirigera ses pas et ses coquetteries.

La joie rend de bonne humeur ; le monsieur qui vient d’empocher un petit ou un gros gain est tout prêt pour le plaisir et, avec un peu d’adresse, il ne sera pas difficile de le lever.

Grandes et petites courtisanes savent cela. Et, si, par extraordinaire, elles ne sont pas arrivées à faire une « affaire » sur le champ de courses, il leur reste encore les chances du retour. Soit en première classe, soit en seconde, la belle petite chassera au monsieur galetteux et il est bien rare, qu’en fin de compte, elle en soit pour ses frais. Les heureux, somme toute, ne demandent qu’à faire des heureux.

Étrangers qui venez à Paris, ne partez pas, non plus, sans aller voir le Bois un jour de courses. Vous n’aurez pas perdu votre temps. Attendez la