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Maisons de Plaisir

jeunesse bruyante des étudiants, que dans celle de messieurs corrects, distingués et réservés.

Voyez-les sur le boulevard Saint-Michel, dans les rues avoisinantes, le nez au vent, la jupe courte, coiffée du béret de velours qui leur donne un petit air mutin.

On la nomme « l’étudiante » au Quartier, pour la distinguer des autres filles de Paris qui préfèrent la clientèle plus sérieuse des messieurs arrivés que celle des étudiants en vadrouille.

Elle est partout où sont ceux-ci ; elle les accompagne, lorsqu’ils sont en bande et conspue avec eux le professeur qu’ils veulent débarquer. Elle est de toutes les fêtes, de toutes les parties de plaisir qu’ils organisent et égaie de son entrain la société où elle est admise.

C’est le soir, surtout, que le Boul’ Mich, présente une animation extraordinaire.

Les cafés et les brasseries se remplissent de monde, les tables sont prises d’assaut et, pendant l’été, les terrasses regorgent de monde.

Dans certains établissements, c’est un vrai marché à l’amour et, à côté des « étudiantes » modestes et pas très exigeantes, se voient les cocottes les plus huppées, lancées, de la rive gauche.

Les brasseries de femmes sont très fréquentées par les étudiants. On est là en pays de connaissance, chaque brasserie a ses habitués et les petites femmes qui assurent le service ont un mot aimable, un sourire pour chacun.