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Maisons de Plaisir

et, sans souci de l’amende et de la caissière, il embrasse la « serveuse ».

— À l’amende ! crie la caissière, d’accord avec la fille.

Le potache paie… embrasse encore et paie de nouveau.

Pour peu que ce petit jeu dure quelque temps, le jeune naïf partira la bourse complètement vide.

— Ce ne sera pas comme ça tous les soirs ! lui dit la fille en guise de consolation.

Seulement, comme le pauvret a mangé là ses maigres économies, il ne peut revenir de sitôt.

C’est aussi au Quartier Latin que les débutantes de la noce arrivent, lorsqu’elles quittent leur province.

Anciennes bonnes, ouvrières ayant soupé du turbin, toute la catégorie des filles qui sont décidées à cascader, pensent, avec raison, qu’il leur sera plus facile de vivre sur la rive gauche que partout ailleurs. Munies d’un mince bagage, elles descendent dans un modeste hôtel meublé et prennent une chambre au mois.

Si les affaires marchent, plus tard, elle se mettra chez elle.

Pour commencer, elle n’est pas exigeante. Elle ne demande qu’à pouvoir vivre en s’amusant et avoir de quoi s’acheter un lit, deux chaises et une table pour quitter le meublé.

Aussi bohème, insouciante que soit la femme,