Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/30

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tent le lien fédéral en demandant le rappel de l’union.

Par tout ce qui précède, vous voyez, messieurs, que chaque peuple a ses difficultés à vaincre, ses maladies sociales à guérir. En Angleterre la concentration des propriétés au moyen du droit d’aînesse, l’exploitation des travailleurs, la concurrence outrée qu’ils se font entre eux et la taxe des pauvres ; en France : division extrême des propriétés, défiance générale pour les chances de l’industrie, infériorité manufacturière par suite de l’ignorance des maîtres aussi bien que des ouvriers, et travail de l’homme partagé entre la terre et les machines ; dans l’Amérique du Nord : lutte des comtés manufacturiers contre les états agricoles, position compliquée par l’existence de l’esclavage dans certaines localités, et absence de bras pour l’exploitation des terres et des métiers. Tel est l’état des questions économiques chez les trois grands peuples que nous avons pris pour modèles ; nous aurons souvent à les comparer ; nous nous occuperons de leur examen et surtout de leur solution.

C’est ici, messieurs, que je dois appeler votre attention sur un fait que je regarde comme de la plus haute importance, sur un fait qui domine toute l’économie politique moderne, telle que nous la comprenons tous. Je veux parler du capital moral que possède un peuple ; capital qui n’est pas plus dans le nombre d’hectares plantés de bois, de vigne, ou de prairies, que dans le numéraire en circulation, que dans les lettres de