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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/370

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pourrait bien nous échapper. Cependant elle porte avec elle un caractère d’originalité qui la rend plus intéressante à nos yeux. D’abord elle est toujours éminemment française, car nous seuls jusqu’à présent avons plus de goût pour imaginer tous les perfectionnements qui se rattachent à son progrès ; nous seuls produisons mieux la matière première et en plus grande quantité ; enfin, c’est en France que l’on file, que l’on teint et que l’on tisse la soie. De plus, la matière première s’est constamment maintenue à un prix élevé : la laine et le coton se vendent 30 à 50 sous la livre, et la soie de 30 à 50 francs ; pour ces matières là on compte par sous, pour celle-ci ou compte par francs. En outre, l’industrie des soieries est doublement intéressante en ce sens qu’il faut autant de soins et d’habileté pour la production de la matière première que pour son emploi ; et aujourd’hui, vous le savez, il est aussi difficile de bien conduire une magnanerie qu’une fabrique de tissus de soie, ou qu’une filature de grèges et d’organsins.

Le commerce compte une variété infinie de soies : les soies françaises, les soies italiennes, les soies espagnoles, les soies grecques, les soies du Bengale, de la Chine et de la Cochinchine. Chacune de ces variétés a un emploi spécial, ses qualités, et ses défauts. Les unes servent à la fabrication des étoffes, des rubans, des gazes, des harèges ; les anties dans la passementerie et la bonneterie, la broderie ; ceļles-ci pour la tapisserie, celles-là pour las dentelles et les blondes. Les soies fran-