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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/410

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rité, dont on ne saurait être trop convaincu : c’est qu’en industrie il n’y a pas de véritable succès, lorsque l’on se borne à travailler pour des classes isolées, et qu’on ne peut l’obtenir qu’en s’adressant aux masses.

Autrefois Louviers était en possession de fournir de draps fins toutes les classes riches d’Allemagne, de France, d’Espagne, d’Italie, etc. ; maintenant l’Angleterre et la Prusse lui font une concurrence qu’elle ne peut vaincre, ce qui ne l’a pas empêché de persister dans sa fabrication de draps de première qualité. Elbeuf, au contraire, ne fait que des draps ordinaires, mais il en fait beaucoup ; et non-seulement il trouve un grand marché pour ses produits dans l’intérieur de la France, mais il vend encore à l’étranger, malgré la concurrence.

Bien que l’on trouve des fabriques de draps dans beaucoup de localités, elles ne se sont cependant pas éparpillées comme certaines autres industries ; elles se sont, au contraire, réunies par groupe. Ainsi, nous trouvons : au Nord, Elbeuf, Sedan, Louviers, Beauvais ; à l’Est, Nancy, Bischwiller ; à l’Ouest, Vire, dans le Calvados ; au Midi, Vienne, Castres, Lodève, Carcassonne, Montauban ; au Centre, Châteauroux, Romorantin, etc…

Depuis quelques années les fabriques du midi ont fait de notables progrès : on produit maintenant à Castres, à Lodève, à Montauban, certaines espèces de draps, dont les prix et la qualité ne laissent rien à désirer. Le jury de l’Exposition de 1834, dont j’étais membre ; fut même fort embar-