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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/42

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point, n’arriveront pas au même but, et l’un réussira toujours mieux que l’autre. D’un autre côté ces qualités peuvent s’acquérir ; les gouvernements, les électeurs même et tous ceux qui ont une fonction à remplir dans la hiérarchie sociale, peuvent exercer leur influence pour les faire germer dans leur pays. Sans doute les heureux effets ne se feront pas sentir tout de suite ; mais au moins on aura abandonné la mauvaise voie. Ces considérations nous expliqueront les anomalies que nous rencontrons dans les différentes localités de la France, et pourquoi les unes sont plus avancées que les autres.

L’étude des dispositions naturelles d’une population pour un genre d’industrie plutôt que pour un autre, n’est pas sans influence sur le résultat de la comparaison à laquelle nous voulons nous livrer. J’aurai souvent à vous en signaler les effets ; c’est ainsi qu’en examinant quel est le rapport de la population agricole avec la population manufacturière et commerciale, en Angleterre et en France, on est conduit à des chiffres desquels on peut tirer des conséquences importantes.

En France il y a trente-deux millions d’individus, sur lesquels vingt-quatre millions se livrent à l’agriculture, six millions à l’industrie et deux millions seulement au commerce.

En Angleterre, au contraire, presque toute la population est manufacturière, et l’agriculture n’occupe qu’un très-petit nombre de bras. Il y a donc dans la production française, quelque chose