Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/452

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Maintenant, Messieurs, je vais vous indiquer le peu de documents statistiques que j’ai pu recueillir sur l’industrie des tissus de chanvre et de lin en Angleterre et en France. Pour l’Angleterre, j’ai eu recours à la statistique que vient de publier M. Porter.

La fabrication de la toile est depuis long-temps chez les Anglais l’une des industries les plus importantes et les plus protégées par le gouvernement. En effet, Guillaume III ne craignait pas, dans le 17e siècle, de prendre des mesures pour supprimer la production des laines en Irlande, afin de faire fleurir le commerce des toiles en Angleterre, et, jusqu’en 1830, une prime a été payée aux exportateurs de ces tissus. Malgré la concurrence de la soie et du coton, les exportations anglaises se sont constamment accrues, grâce à l’établissement des bateaux à vapeur. En 1820, on en comptait plus de 36 millions de yards (1 yard 3/4 d’aune de Paris), sur lesquels plus de 12 millions d’importation irlandaise ; en 1830, l’exportation était de 60 millions, dont le quart avait été fourni par les fabriques de l’Irlande. Les moulins à filer le lin ne datent, dans le nord de l’Angleterre et en Écosse, que de la fin du siècle dernier ; mais en 1814, plusieurs fabriques furent ouvertes. Ce ne fut que plus tard qu’on pensa au tissage mécanique, et aujourd’hui, les Anglais sont encore fort arriérés sur ce point. La ville de Dundee, en Écosse, a vu l’industrie du lin s’accroître d’une manière notable depuis 1815 ; en