Le commerce de la France avec la Syrie et l’Égypte a beaucoup d’importance ; il s’est surtout accru depuis les réformes introduites dans ce pays depuis l’époque de notre grande expédition.
Vous savez qu’elles sont dues à un homme habile, doué d’une volonté puissante et d’un esprit éclairé, qui s’est attaché à suivre les traces laissé es dans ces contrées par Napoléon. Sous son administration le pays a pris un aspect nouveau ; les routes, purgées des troupes de voleurs nomades qui les infestaient, ont été rendues presque sûres, les rues de la capitale sont éclairées au gaz. Le pacha encourage l’instruction publique et envoie en Europe, en France, en Angleterre et en Autriche, les jeunes gens les plus remarquables ; plusieurs de ceux qui ont étudié ici sous MM. Jomard, Macarel, sont devenus ministres. L’émancipation complète de ce pays nous promet un bel avenir commercial.
C’est un Français, mort pauvre, qui a importé en Égypte la culture du cotonnier, qui aujourd’hui donne lieu à un mouvement d’affaires de plus de 10 millions de francs ; affaires qui pourraient être plus considérables encore si le pacha ne s’en était exclusivement réservé la vente. Les armées nombreuses que ce chef est obligé de maintenir sur pied pour conserver son indépendance et résister aux forces du sultan, nuisent aussi beaucoup à l’agriculture à laquelle elle enlève des bras