Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semble se trouver néanmoins dans des conditions moins favorables que ces deux États. D’où vient cette infériorité ? Je vous en ai déjà, Messieurs, indiqué en partie les causes dans ma dernière leçon. Il y a chez nous un capital considérable enfoui, caché, et qui demeure improductif. Sur plus de 4 milliards de numéraire que possède la France, il n’y en a que deux au plus en circulation, la plus grande partie de l’autre moitié est, je le répète, enfouie et cachée ; et ce ne sont pas, Messieurs, seulement les classes inférieures qui sont atteintes de cette déplorable et ruineuse manie ; elle a gagné les hommes les plus honorables, je pourrais dire les plus distingués de nos provinces ; rappelez-vous à ce sujet l’histoire de l’or qui se garde.

C’est là, Messieurs, un grand mal pour notre industrie, pour notre commerce, surtout pour notre agriculture qui a tant besoin d’avances ; ce sont des forces latentes, cachées, dont la puissance est perdue pour nous, et nous est pour ainsi dire inconnue.

Heureusement si le mal dont nous souffrons est l’ouvrage de nos mains, il est possible de fermer les portes au passé, de l’oublier, de rompre avec lui, et de concevoir pour l’avenir les plus belles, les plus larges et les plus légitimes espérances. Il nous suffira d’examiner ce qu’il y a chez nous d’institutions de crédit destinées à doubler les capitaux, à les mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin, et de les comparer à ce qui existe d’établissements semblables à l’é-