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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/83

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rait très facile d’éviter cet écueil, si je voulais vous apparaître armé d’un de ces gros cahiers dont l’aspect effraie habituellement les auditoires les plus aguerris. J’ai préféré l’improvisation comme un moyen d’enseignement plus naturel, plus familier, et, si j’ose dire, plus intime ; qui met mieux en rapport les auditeurs et le professeur et qui en définitive profite davantage à l’enseignement. Je m’y tiendrai, si vous le permettez, pour une autre raison : c’est que si vous n’en risquez pas moins une heure de votre temps, vous avez la consolation de ne pas voir le danger. (On rit).

Je reprends, Messieurs, le sujet que nous examinions dans la dernière séance. Nous avons vu que de tous les éléments du travail et de la production, le numéraire était le plus important, et vous savez déjà qu’à avantages territoriaux pareils, le capital circulant est un élément de succès de plus. Toutefois, suivant qu’il est bien ou mal employé, il procure les avantages d’une bonne terre en friche ou d’un champ bien cultivé. En effet, en France nous avons trop de numéraire pour l’usage que nous en fesons et si le crédit était mieux organisé, une partie cautionnerait les banques et l’excédant sortirait pour des milliers d’emplois au dehors, car il faut bien se figurer que pour établir des banques et pour dresser ces grands ressorts du crédit, il ne faut que la quantité de numéraire nécessaire pour les remboursements. Or, ces demandes d’espèces, en temps ordinaires, ne dépassent pas le tiers et sont même beaucoup moindres