Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chesses, on jugeait qu’elle seule devait supporter la charge des impôts, et on l’en chargea outre mesure. Ce système avait eu Turgot pour partisan et pour homme d’application ; il trouva de nombreux continuateurs dans l’Assemblée Constituante.

Les travaux d’Adam Smith et des économistes français, postérieurs à la révolution, ont en pour résultat de démontrer combien cette opinion était fausse ; ils ont fait le compte des profits que l’industrie et le commerce avaient procurés à d’autres peuples, et de ce que nous avions perdu à ne pas suivre la même voie. Heureusement ils ont été entendus et aujourd’hui, vous le savez, on ne voit plus de tous côtés qu’entreprises nouvelles, industries créées en quelque sorte. Partout ce sont des sociétés, des actionnaires ; ici pour des routes ou des canaux ; ailleurs pour des usines, là pour des chemins de fer ou des bateaux à vapeur, d’un autre côté encore pour des mines, des hauts fourneaux, etc.

Par suite de ce changement, l’agriculture, autrefois réputée la première, la seule industrie productive perd chaque jour de son importance, malgré les progrès nombreux qu’elle aussi a faits de son côté. Voyez l’Angleterre, l’art de la culture y est poussé à une perfection inconnue chez nous, et cependant elle est restée bien au-dessous de l’industrie, quant à l’importance de ses produits et au nombre de bras qu’elle occupe ; c’est que, Messieurs, le sol a des limites ; il n’emploie ceux qui le cultivent qu’une partie de l’année, et ne leur donne qu’une récolte ; tandis que les usines, les fabriques,