Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/13

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rer toutes les fautes, tous les accidents ; mais comme elle, elle peut les prévenir presque tous, et annoncer ce qui arrivera si l’on méprise ses conseils.

Quand un médecin dit à un homme court et replet : soyez sobre ou l’apoplexie vous frappera, certainement il parle à coup sûr. Eh bien il en est de même lorsqu’un économiste dit à un fabricant avant de produire, connaissez d’abord vos débouchés, étudiez la consommation et appréciez. en le chiffre ; sans quoi vos magasins s’encombreront et vous vous ruinerez : c’est là un cas d’apoplexie industrielle.

Quand une banque émet plus de billets qu’elle n’a de réserve, elle achète des espèces fort cher pour rembourser, et elle perd de ce côté au-delà de ce qu’elle a gagné sur les émissions. C’est là encore un cas de suicide économique.

L’économie politique est donc la science de la médecine industrielle ; c’est elle qui fournit les moyens de guérir, ou tout au moins de prévenir ces apoplexies, ces asphyxies, ces suicides, qui affectent et tuent le corps des manufacturiers et des négociants. Cette vérité commence maintenant à se faire jour, et nous assistons à une réaction qui en fournit la preuve.

Les économistes avaient dit autrefois que la guerre la plus heureuse était onéreuse, même au vainqueur ; on a commencé par se moquer d’eux, et on a fini par. leur donner raison. Aujourd’hui, on ne se bat plus entre peuples, et quelque sujet de mécontentement que les gouvernements puissent