Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/12

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ci sont riches, puissants, la paix règne parmi eux et leur nom est respecté au loin ; tandis que les autres sont pauvres, misérables, la guerre civile ravage leurs campagnes, brûle leurs villes, dévaste leurs maisons et décime indifféremment les derniers comme les premiers d’entr’eux.

À côté de ce tableau des résultats avantageux que produit le travail industriel, je dois placer, pour être vrai, celui des inconvénients qu’il présente. Si en effet, il mène rapidement à la fortune ceux qui s’y livrent avec zèle et intelligence, il est fréquemment inquiété dans sa marche, et il se passe rarement une longue suite d’années sans qu’une crise vienne bouleverser un grand nombre d’existences. C’est cette fragilité, si je puis dire, des fortunes industrielles, qui fait que beaucoup de personnes hésitent encore à se lancer dans cette honorable carrière ; c’est elle aussi qui maintient la faveur dont jouissent les propriétés foncières, et qui fait que tant de gens préfèrent un revenu médiocre mais assuré en rentes sur l’état, par exemple, à un revenu plus fort en actions industrielles ou en commandite commerciale.

L’économie industrielle est propre surtout à empêcher ces crises qui désolent l’industrie, à en atténuer les effet, a, à guider les manufacturiers et les négociants dans leurs entreprises ; car il en est pour le corps social comme pour les individus ; il y a une physiologie et une hygiène propres à la société comme à l’homme. Sans doute l’économie politique, comme la médecine, n’a pas de remède pour tous les maux et ne peut pas répa-