Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 130 )

vrerions d’un si grand mal ; mais comme la nature a établi qu’on ne pouvait guère vivre heureux avec elles ni subsister sans elles, il est du devoir de tout bon citoyen de sacrifier son repos au bien de l’état. »

Toutes ces distributions n’étaient cependant pas de la bienfaisance ; car ceux-là seuls y avaient une part, qui étaient assez forts pour la saisir. Aussi, Voltaire a-t-il eu raison de dire : « Quand un pauvre diable tombait malade à Rome sans avoir les moyens de se faire soigner, que devenait-il ? Il mourait. »

Au partage de l’Empire, nous assistons, non-seulement à une révolution politique, mais encore à une révolution sociale et économique. « Peu d’années s’écoulent après le règne de Constantin, et déjà (par suite de l’établissement du Christianisme), l’affranchissement des esclaves est permis, sur la simple attestation d’un évêque ; le concubinage est proscrit ; les biens des mineurs sont exempts de la confiscation ; les prisons sont visitées ; les pauvres sont secourus, la bienfaisance est découverte. Nous la raisonnerons plus tard ; en attendant on l’exerce[1]. »

Le Christianisme ne se borna pas à inventer la bienfaisance, il l’exagéra ; mais peut-être était-ce nécessaire à une époque où il y avait si peu de philantropie. Charles-Quint, ses guerres et ses monopoles ; Henri VIII, Élisabeth, les princes d’Alle-

  1. Blanqui aîné : Histoire de l’économie politique, tome 1er page 112.