Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 131 )

magne et la Réforme, augmentèrent encore le nombre des pauvres, que le système féodal avait mis à la charge des seigneurs, le système religieux à celle des couvents, et que le protestantisme jeta dans les rues, sur les places, et dont il couvrit les routes et inonda les campagnes.

De ce moment, la question du paupérisme ne cessa d’acquérir chaque jour plus de gravité ; mais on ne trouva, pendant long-temps, d’autres moyens de la résoudre que les moyens de rigueur ; on persécuta les pauvres que l’on avait fait, et lorsqu’on vit que de cette manière leur nombre s’accroissait encore au lieu de diminuer, on prit le parti de leur faire un revenu avec celui de tous ; on les mit, comme en Angleterre, à la charge, des paroisses ; ou, comme en France à celle du budget[1]. Ce ne fut qu’au 18e siècle que l’on s’oc-

  1. En France, on poussa l’oubli des lois économiques jusqu’à encourager les mariages et leur fécondité par des édits qui exemptaient des charges publiques ceux qui se mariaient avant 20, et accordaient des pensions de 300, 1 000, et 2 000 fr. aux nobles et bourgeois non sujets à la taille, qui seraient pères de 10 ou 12 enfants, vivants ou mort au service de l’état.

    On comprend facilement comment cet édit de 1689, qui faisait ainsi de la paternité une industrie exercée aux dépens de la femme, était contraire aux lois d’une saine économie politique, en encourageant une augmentation de population, qui se correspondait pas à un accroissement égal de travail offert et de revenus disponibles. Les préambules de cet édit semblent indiquer que la France était à cette époque dans une position semblable, quant au mariage, à celle qui motivait la harangue du préteur Métellus dont un passage est inséré dans le texte de cette leçon ; on trouve en effet dans ces considérants, les lignes suivants :

    Louis, etc. bien que les mariages soient les sources fécondes d’où dérivent la force et la grandeur des états, et que les lois saintes et profanes ayent également concourru pour en honorer la fertilité, et la favoriser de leurs grâces ; nécessaire, nous avons trouvé que par la Licence des temps, aux privilèges étaient anéantis, et la dignité des mariages déprimée. Dans le dessein que nous avons d’en relever les avantages, etc.

    Note du R.-Ad. B. (desV.)