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gislation, le nombre des enfants s’accrut dans une proportion vraiment effrayante.

Nous l’avons vu, en   1809, être de 69 000.
Il fut, en   1815, de 84 500.
en   1816, de 87 700.
en   1817, de 92 200.
en   1818, de 96 000.
en   1819, de 98 000.
en   1821, de 105 700.
en   1822, de 138 500.

Sous le régime de la Convention, il avait augmenté, en 25 ans dans le rapport de 3 : 4 ; sous celui de l’Empire il s’accrut, en 13 ans, dans celui de 7 : 14 ; c’est-à-dire du double !

Les choses restèrent dans cet état jusqu’à ce que les conseil généraux et les préfets, alarmés des progrès effrayants que cette institution faisait chaque jour, se dirent, comme M. de ChâteauNeuf dans son mémoire : « La charité qui recueille les enfants abandonnés, sans exception, par cela seul qu’ils vont périr si elle ne leur ouvre son sein, a, sans doute, quelque chose de généreux, de touchant ; celle qui se prescrit des bornes qu’elle ne veut pas franchir, a quelque chose de plus sévère, mais aussi de plus moral. »

La question d’ailleurs, était devenue financière ; car les quatre millions fixés par l’empereur en 1811 s’étaient successivement augmentés jusqu’au chiffre de 10 250 000 fr. ; bien que la dépense de chaque enfant ne fût que de 80 fr. 30 centimes, en moyenne.