Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/192

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d’augmenter encore les taxes, déjà trop lourdes.

On ne peut, aujourd’hui, se faire une idée exacte de tous les désastres dont ce détestable système fut la cause, de toutes les catastrophes qu’il traîna à sa suite ; système aussi funeste au pays qu’une guerre malheureuse, et qui donna naissance à toutes les fausses assertions que nos pères s’étaient faites sur le véritable rôle que les métaux précieux jouent dans la circulation : c’est lui qui a donné naissance à ces lois, non moins ridicules que funestes, sur l’exportation de l’or, dont l’interdiction, sous peine de mort, privait le pays des bénéfices qu’il eût retirés de tous les échanges avec l’étranger, échanges qui n’avaient pas lieu parce qu’ils ne pouvaient se solder avec la seule marchandise disponible.

Quoiqu’à toutes les époques où les monnaies furent altérées on eût immédiatement observé un renchérissement équivalent dans le prix des marchandises et des denrées, jamais on ne fut arrêté par la crainte de déterminer une pareille crise ; c’est surtout dans la question des monnaies qu’il est vrai de dire que le passé n’a pas eu d’enseignement pour les générations suivantes. L’excès des émissions d’assignats sur la valeur des propriétés nationales, fut une véritable altération de monnaies commise par la révolution : le papier remplissait alors toutes les fonctions de la monnaie ; il fut déprécié par sa trop grande abondance, qui divisait en parcelles microscopiques les propriétés, qui formaient le gage que représentait le papier ; comme sous Louis XIV et les rois ses prédéces-