Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/210

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simples échanges de créances, dont la balance seule est soldée en bank-notes ou en espèces pour les appoints[1]. C’est en étudiant le mécanisme de cet établissement, dont les fonctions sont si simples et si régulières, que Ricardo a été conduit à son système exclusif.

Un effet de commerce peut bien circuler d’homme à homme, mais comme on ne l’accepte qu’avec confiance, il peut arriver que le dernier à qui on l’offre ne veuille pas le prendre. Alors on s’adresse à une banque qui l’escompte, (c’est-à-dire qui donne moyennant une certaine retenue, la somme que cet effet représente) et attend l’échéance pour être remboursée. Avec cette manière d’agir, les affaires d’une banque ne seraient jamais fort brillantes. Mais on a été conduit à un moyen, dont on a plus tard abusé, qui dispense en partie la Banque de donner du numéraire ; et c’est là ce qui distingue notre civilisation de toutes celles qui l’ont précédée.

Aujourd’hui une banque avec une très petite quantité de numéraire, rend les mêmes services que si elle avait beaucoup d’argent et c’est ce qu’il me sera facile de vous expliquer. Supposez que nous établissions une banque, la Banque de France par exemple, car elle a plusieurs points de contact avec celle d’Angleterre, et avec toutes les

  1. Babbage estime dans sa science économique des manufactures que la moyenne des sommes qui se liquident chaque jour à Clearing house est de 2,500,000 livres sterling ou 63,000,000 de francs, qui exigent pour les balances 200,000 livres ou 5,050,000 en bank-notes, et 20 livres ou 505 francs en espèces. (Note du R.)