Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/228

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ils engagent d’ailleurs des capitaux considérables, et le propre du crédit est, nous l’avons vu, de ne servir que pour les affaires commerciales, et de ne représenter que les capitaux circulants : il n’a en réalité d’autre service à remplir, que d’escompter les profits des entreprises ; il ne peut reposer que sur des effets représentant des opérations profitables.

Les anglais ont parfaitement compris ce caractère du crédit ; et sans essayer de l’appliquer à des entreprises auxquelles il ne convenait pas, ils en on tiré tout le parti possible en le faisant servir aux opérations pour lesquelles il est propre. Le plus curieux exemple que l’on en puisse citer est celui des warrants qui servent à mobiliser les marchandises en entrepôt.

Lorsqu’un navire venant de l’étranger arrive en Angleterre, à Londres, par exemple, il se range dans les docks ou bassins des entrepôts. Sa cargaison est déchargée au moyen de grues et placée, suivant sa nature, dans les différents étages de l’édifice. Toutes ces manipulations ont lieu par les soins de la compagnie concessionnaire du Dock, et sans l’entremise du propriétaire qui se borne à recevoir des mains des entrepositaires un certificat de garantie, nommé warrant, constatant l’espèce et la quantité des marchandises composant le chargement du vaisseau. Avec cette pièce, il vend ou cède, engage ou emprunte à des tiers ; le tout par simple voie de délégation et d’endos. La marchandise reste en entrepôt, et change souvent plusieurs fois de maîtres avant de sortir pour être