Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment qu’il est impossible, même à une loi, de rétablir l’équilibre et de faire disparaître la prime.

Une réduction sur le poids des pièces d’or égale à 13 francs pour mille, taux actuel de l’agio, mettrait bien aujourd’hui l’or au pair de l’argent ; mais que demain une guerre éclate entre la Hollande et la Belgique, et tous ceux qui voudront cacher leurs capitaux ou les emporter au loin ; ceux qui suivront les armées et l’administration elle-même pour le service de la solde, des vivres, etc. ; tous ceux en un mot qui auront besoin d’or, consentiront à payer une prime de 1 ou 2 francs et même plus, pour changer leur argent contre des pièces de 20 ou de 25 francs, bien que celles-ci ne vaillent plus réellement cette somme. Faudra-il alors faire, comme on le propose aujourd’hui, une nouvelle loi et une refonte de la monnaie d’or, pour diminuer les pièces déjà réduites, de la valeur de la nouvelle prime ?

Supposez au contraire, ce qui est plus probable, que les progrès de l’industrie et du commerce, affermissant chaque jour davantage la paix, fassent descendre le crédit dans toutes les relations d’affaires, et doublent, décuplent même, ce qui n’est pas impossible, la circulation des billets, et vous verrez, dans ce cas, l’or devenir chaque jour plus inutile, les avares et les voyageurs seuls le rechercheront encore, et comme la demande se trouvera ainsi de beaucoup diminuée, la prime de l’or baissera dans la même proportion. Dans cette seconde hypothèse comme dans celle qui précède, faudra-t-il faire une loi monétaire et une refonte des pièces d’or, non pas cette fois pour diminuer