Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/27

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conformément aux réclamations ultérieures. Si donc les fautes de l’administration ne sont que l’expression de celles du public, comment les citoyens qui composent ce public pensent-ils éclairer l’administration, s’ils ne sont point eux-mêmes sans préjugés ?

Avec un peu de réflexion l’on ne tarde pas à se convaincre que l’économie politique intéresse tout le monde, même pour le choix d’un emploi et d’une simple opération communale. Depuis le conseiller municipal jusqu’au diplomate, tous ont besoin de la consulter. Presque toujours elle intervient pour résoudre les questions avec une exactitude mathématique, écartant ainsi les passions dont l’influence est réprimée, soit par la justice soit par l’intérêt bien entendu. Prenons pour exemple la question de la vaine pâture. Pensez-vous qu’il faille lâcher les troupeaux dans les guérets à tort et à travers, comme, cela se fait dans presque toute la France ; pensez-vous qu’à l’imitation des Espagnols, il faille sacrifier les campagnes au fléau de la mesta comme ils disent, dans l’intérêt de l’industrie des laines. Si vous êtes indécis, la science vous donnera une solution exacte, et avec son secours vous pourrez établir les droits des propriétaires et la liberté qu’on doit accorder aux bestiaux.

Ceux qui douteraient encore de la nécessité de connaître l’économie politique me permettront une autre comparaison. Supposez un malade qui ne parle point, à côté d’un autre qui peut expliquer son mal au médecin ; lequel des deux a plus de chances pour la guérison ? La réponse n’est pas