Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/26

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périté est plus fragile et plus sujette aux révolutions brusques qui amènent des malaises périodiques, tandis que la population agricole dont la richesse suit une marche beaucoup plus lente jouit d’une tranquillité et d’une énergie bien plus grandes. C’est sur beaucoup de points, comme pour les hommes pris individuellement ; séparés, ils ont sans doute moins d’infirmités que lorsqu’ils sont réunis, et ils donnent lieu à beaucoup moins de complications. Nous étudierons cette année quelques-unes des difficultés qu’entraîne avec lui le développement industriel. À ce sujet je veux répondre à un préjugé grave qui m’est accrédité chez un grand nombre de personnes. L’économie politique, dit-on, ne convient qu’au gouvernement, lui seul doit l’étudier ; si l’organisation de la société doit être modifiée, si telle branche de la production souffre, c’est à lui de prendre ses mesures ; nous n’avons pas besoin de nous en occuper. Mais, Messieurs, qu’entend-on par gouvernement ? — Sans doute les hommes qui gouvernent. Eh bien ! leurs fautes sont la plupart du temps celles des populations ; car s’ils n’avaient point une partie plus ou moins considérable de citoyens qui les poussent, ils ne les feraient pas, et en définitive personne n’aime à mal faire, parce qu’il est fort ennuyeux de s’entendre critiquer. Savez-vous pourquoi dans la dernière ordonnance sur les houilles on s’est réservé la faculté de retirer le bien qu’on vient de faire ? C’est parce qu’on savait que la mesure plairait aux uns et déplairait aux autres, et qu’on a voulu se mettre en état d’agir