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avec avantage tous les sols, pour tirer de ses produits et de leurs résidus tout le parti possible : les savants, les mécaniciens et les inventeurs n’ont travaillé que pour l’industrie, et rien fait pour l’agriculture.

L’énumération des besoins de cette branche précieuse de la production remplirait des volumes ; ce qu’on a fait pour les satisfaire se renferme dans ces deux mots : abandon, oubli ; qui expliquent comment elle n’a fait aucun progrès important depuis plusieurs siècles. Elle emploie encore aujourd’hui les mêmes instruments qui servaient du temps des Romains, et ne connaît d’autre moteur de ses machines, que les forces si coûteuses de l’homme et des animaux.

Je saisirai l’occasion qui se présente ici de répondre à quelques critiques dont ma première leçon a été l’objet. Abusant de mes paroles, tronquant ma pensée, on a prétendu trouver dans quelques mots relatifs à l’agriculture, un réquisitoire contr’elle, et l’approbation de l’abandon dans lequel on la laisse. Ce n’est pas auprès de vous qu’une pareille accusation a pu trouver créance ; vous savez trop bien, à cet égard, que je n’ai jamais eu pour l’agriculture que les sentiments d’un fils respectueux ; mais j’ai pu dire, parce que j’ai cru comme je le crois encore, qu’elle n’avait pas marché à l’égal de sa sœur, l’industrie : Personne, je pense, n’oserait soutenir le contraire. J’ai pu dire encore que l’abandon déplorable dont elle souffre depuis si long-temps, était dû en partie à ses principaux représentants qui, lorsqu’ils se