Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/297

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procès-verbal, le juge de paix prononcera une amende pour punir la contravention ; mais ce propriétaire ne sera pas suffisamment indemnisé, et il n’en aura pas moins perdu ou à peu près sa seconde récolte. Vous croyez peut-être que cette singulière coutume est favorable à l’éducation des bestiaux ; détrompez-vous ; elle leur est nuisible, parce qu’ils sont mal nourris et que l’herbe qu’on leur laisse est chétive. Aussi ne peuvent-ils pas soutenir la comparaison avec ceux d’Angleterre, de la Belgique et de la Prusse rhénane, et même avec ceux des parties de la France où on a renoncé d’un commun accord à cette coutume déplorable. Avec un tel régime, toute amélioration sérieuse est impossible dans beaucoup d’endroits on n’a point encore abandonné les jachères, dans d’autres on y est revenu après avoir en vain essayé des assolements et des prairies artificielles sans cesse dévastés par le fléau des parcours. Un honorable député, M. de Magnoncourt, représente de nouveau à chaque session avec une louable persistance un projet de loi portant abolition générale de la vaine pâture ; espérons qu’enfin cette année, sa patience sera couronnée de succès, et qu’une loi sera rendue sur la matière. Ce sera le premier pas fait, dans la voie des améliorations législatives promises depuis long-temps à l’agriculture.

Comme nous aurons à nous occuper souvent encore de la question agricole, je terminerai ce soir en vous donnant quelques chiffres auxquels nous aurons plusieurs fois occasion de nous reporter.