Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/313

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l’expérience du passé ne doive jamais servir de leçon pour le présent ; espérons toutefois que nos conseils et ceux de toute la presse arrêteront ces hardis et téméraires spéculateurs sur le bord du précipice, et qu’ils ne tomberont pas tout entiers comme leurs prédécesseurs, dans le gouffre béant de la banqueroute. Dans tous les cas nous pouvons des aujourd’hui prédire ce qui arrivera.

Lorsque quelques ruines éclatantes auront enfin parlé plus haut que nos avertissemens, l’ardeur fiévreuse qui anime aujourd’hui tant de capitalistes, grands et petits, fera place à un engouement non moins violent pour l’agriculture. Alors comme autrefois on se prendra peut-être à ne plus vouloir reconnaître qu’en elle la source de la richesse, et comme dans les années qui suivirent la chute du système, nous verrons pleuvoir des livres, des mémoires, des notes, des projets, ayant pour objet de fonder une économie politique nouvelle, dont le pivot et la base unique seront l’agriculture.

Il en est arrivé déjà plusieurs fois ainsi sous Louis XV et depuis notre révolution ; Quesnay, Ricardo et Sismondi ont à ces différentes époques présenté des systèmes qui, s’ils ne sont pas à l’abri de la critique, ont du moins rendu d’immenses services en mettant ; au jour de grandes et fécondes vérités. Avant d’examiner les systèmes modernes de Ricardo et de Sismondi nous, étudierons celui de Quesnay ou des économistes ; et comme je ne veux point abuser de vos moments, je vous lirai le chapitre dans lequel j’ai résumé ce système, et qui fait partie du second volume de mon histoire de l’économie