Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/314

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politique depuis les anciens jusqu’à nos jours[1].

« Le triste dénouement du système de Law laissait la France entière plongée dans une véritable stupeur. On ne savait plus désormais à quels principes se fier, après avoir vu rapidement naître et mourir tant de fortunes. Les uns déploraient la ruine des manufactures si laborieusement fondées par Colbert ; les autres se reportaient à cent ans en arrière et rappelaient les maximes patriarcales de Sully : labourage et pâturage sont les mamelles de l’État ; et il faut avouer que les circonstances étaient devenues bien favorables au retour de ces idées. De toutes les valeurs industrielles écloses sous l’atmosphère embrasée du système, il ne restait plus rien que la ruine la désolation et la banqueroute. La propriété foncière seule n’avait pas péri dans cette tourmente. Elle s’était même améliorée en changeant de mains, et en se subdivisant sur une vaste échelle, pour la première fois, peut-être, depuis la féodalité.

« L’importance qu’elle acquérait ainsi tout-à-coup augmenta considérablement sa valeur, et bientôt l’activité des esprits désillusionnés de spéculations se porta vers la culture du sol pour lui demander réparation des malheurs du système. On eût dit que chaque homme avait besoin de se reposer à l’ombre de sa vigne et de son figuier des secousses et des agitations de la bourse.

« Jamais transition ne fut plus brusque. On y pro-

  1. Cet ouvrage, est publié par le libraire Guillaumin, 5, galerie de la Bourse.