Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/44

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ce qu’il gagne et qui ne garde rien pour les jours d’inaction et de maladie. Si au contraire l’ouvrier qui reçoit un salaire de trois francs n’en dépense que deux, cette épargne de un franc par jour se multipliera ; elle produira bientôt des intérêts, et l’ouvrier deviendra capitaliste, c’est-à-dire, qu’il pourra à son tour avancer aux simples journaliers des instruments et des outils pour travailler, des aliments ou un salaire qui les représente pendant toute la durée de leur travail, et des matières brutes à transformer. Si l’état se compose de beaucoup d’individus semblables à cet ouvrier économe, sa prospérité s’accroîtra ; dans le cas contraire elle diminuera chaque jour.

Le rôle que le capital ou le crédit qui le représente joue dans la production est si important que rien ne pourrait se faire sans lui ; c’est ainsi par exemple, que l’on remarque souvent dans un pays un grand nombre de bras inoccupés, en même temps que des travaux considérables et fort utiles restent inexécutés. Dès que les capitaux existent et sont disposés à entreprendre un travail quelconque, on voit aussitôt les ouvriers s’offrir de tous côtés. Lorsque la proportion des capitaux inactifs est plus grande que celle des ouvriers oisifs, les salaires augmentent, parce qu’il y a demande de travail ; si, au contraire ; ce sont les travailleurs qui s’offrent plus qu’ils ne sont demandés ce sont les salaires qui sont réduits.

Plus les capitaux sont abondants et plus l’industrie se perfectionne, plus les travaux se divisent en un plus grand nombre de mains. Compa-