Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laquelle ils luttent long-tems avec les autres sans danger. Alors la question est encore plus compliquée. L’Angleterre est dans ce cas pour la houille.

Quand on pense que ce pays est approvisionné de combustible pour dix mille ans ! et que ses mines ont une organisation modèle on peut bien croire qu’il vaut mieux aller s’approvisionner chez elle que d’entreprendre des extractions chez soi. Mais d’un autre côté, en suivant cette idée d’une manière absolue, les Anglais abuseraient de notre quiétude et nous feraient payer cher notre aveuglement. Et d’ailleurs, puisque nous avons aussi des mines riches et abondantes, nous ne perdons pas l’espoir d’arriver un jour et d’avoir aussi notre propre magasin[1]. Mais en attendant il faut savoir trouver le point de l’équilibre ; et c’est là cette sage pondération qu’il n’est pas facile d’atteindre pour éviter les crises qui ravagent nos industries.

Non-seulement la division du travail se trouve dans la société, dans les diverses nations, dans les diverses industries, mais encore dans les diverses circonscriptions d’une même nation. Ainsi, sans aller à l’étranger, prenons la France seule.

Les productions du midi ne sont pas les mêmes que celles du nord ; la Beauce fournit le blé, la Provence les huiles d’olive, le Bordelais, la Provence et la Bourgogne, les vins divers. Toutes ces industries, quoique différentes, sont solidaires et

  1. La production Anglaise a été en 1833 de 170,000,000 ten.
    Belge 32,000,000
    Français 23,900,000
    (N. du R.)