Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/80

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tables, adoptant en cela le langage des économistes, qui avaient proclamé le laissez-faire laissez-passer. Ensuite Adam Smith fit aux corporations, déjà attaquées et ébranlées par Turgot, une guerre dont elles ne se sont pas relevées. S’appuyant sur les principes de ce réformateur, les gouvernements se sont mis à l’œuvre les uns avec modération, les autres avec énergie, et en Angleterre, en Belgique et en France, on a traité les corporations comme le voulait Smith.

Mais M. de Sismondi, loin de répudier le vieux système, l’a, pour ainsi dire, montré comme l’ancre de salut, en présence des difficultés que présente maintenant la liberté industrielle. Vous avez aboli, a-t-il dit, les jurandes et les maîtrises, et vous voilà dans le désarroi de la concurrence universelle ; vous avez poussé jusqu’à ses dernières limites la division du travail et l’introduction des machines, et maintenant vous avez la richesse accumulée sur un point et la misère sur dix autres. Oui, vous avez augmenté la production, mais vous avez oublié que ce n’est pas assez de produire et qu’il faut encore écouler et consommer, et vous voilà aux prises avec les encombrements et les crises commerciales, qui vous apportent la disette au sein de l’abondance, qui font de l’industrie un champ de bataille et de l’humanité la litière de quelques privilégiés. — Voici, d’ailleurs, comment M. de Sismondi explique les inconvénients de la théorie d’Adam Smith. Selon lui, il faudrait faire deux parts du produit ; une destinée à couvrir les avances faites pour payer le