Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/81

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travail et l’achat des matières premières, et l’autre, qui est le profit et la seule avec laquelle on puisse accroître les dépenses d’une nouvelle production. — Or, dit M. de Sismondi, comme la production s’accroit constamment comme quatre, quand la somme du produit n’est que de deux, il doit toujours arriver un moment où l’avilissement des produits occasionne les révolutions périodiques auxquelles nous assistons. — Pour lui, la production serait une machine éminemment explosible à laquelle il faudrait adapter une soupape, et il semble avoir regretté sans le dire, que les jurandes et les maîtrises aient été abolies, car elles étaient un obstacle à une concurrence sans limites. Vous avez vu tout-à-l’heure M. de Sismondi, qui s’élève contre le laissez-faire et le laissez-passer des économistes, emprunter leur théorie du produit net pour expliquer les funestes effets de la production exagérée et vous le voyez maintenant rétrograder vers le passé, pour y reprendre les entraves dont il nous a été si difficile de nous débarrasser.

M. de Sismondi, s’occupant avec une louable anxiété du malaise des travailleurs a énergiquement attaqué Malthus, qui dit à une partie de l’espèce humaine : Retirez-vous ; il n’y a pas de couvert pour vous au banquet de la vie. — Toutefois, en repoussant cette théorie comme un grand anathème, M. de Sismondi a reconnu qu’il fallait entraver par des lois et la concurrence et le mariage. Mais, encore une fois, que deviennent alors la liberté individuelle et la liberté de l’in-