Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/92

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mander quelle a été la cause des perturbations qui ont déplacé quelques existences, et anéanti quelques fortunes ; nous devons simplement nous borner à rechercher si l’on a fait tout ce qui était possible pour se défendre contre ces inconvénient contre cette perte de travail momentanée il est vrai, mais qui n’en a pas moins été douloureuse pour les journaliers qui ont eu à la supporter.

Cette question tient de trop près à celle de la division du travail dont elle est une conséquence, pour que nous ne trouvions pas sur le terrain où elle nous place, les mêmes adversaires que ceux que nous y avons trouvés l’autre jour. Au premier rang des auteurs qui ont proposé de réglementer le travail et de débarrasser les ouvriers des soucis que leur cause l’invention des machines, nous trouvons donc M. de Sismondi.

Cet écrivain a proposé de mettre les travailleurs dépossédés de leurs fonctions par l’invention d’une machine nouvelle, à la charge du fabricant qui l’adopte ; comme dans certaines contrées agricoles, les fermiers sont tenus de pourvoir à la subsistance des journaliers inoccupés. Mais cette mesure, que le désir de soulager la misère des ouvriers qui se voient enlever leur pain par l’emploi des machines peut inspirer à un homme de bien ne saurait être adoptée par des hommes d’état qui voient plus loin que le moment présent et dont le devoir est de ne pas engager l’avenir. Or, c’est ce qui arriverait si la législation plaçait de nouveau les travailleurs industriels sous la dépendance absolue de ceux que