Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/15

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bien des choses. Elle sait déjà, de par la spectrométrie, que la moitié des 64 corps simples, composant notre planète, fait également partie du soleil, des étoiles et de leurs cortèges. Elle sait que l’univers entier reçoit la lumière, la chaleur et la vie organique, de l’hydrogène et de l’oxygène associés, flammes ou eau.

Tous les corps simples ne se montrent pas dans le spectre solaire, et réciproquement les spectres du soleil et des étoiles accusent l’existence d’éléments à nous inconnus. Mais cette science est neuve encore et inexpérimentée. Elle dit à peine son premier mot et il est décisif. Les éléments des corps célestes sont partout identiques. L’avenir ne fera que dérouler chaque jour les preuves de cette identité. Les écarts de densité, qui semblaient de prime abord un obstacle insurmontable à toute similitude entre les planètes de notre système, perdent beaucoup de leur signification isolante, quand on voit le soleil, dont la densité est le quart de la nôtre, renfermer des métaux tels que le fer (densité, 7,80), le nickel (8,67). le cuivre (9,95), le zinc (7,19), le cobalt (7,81), le cadmium (8,69), le chrome (5,90).

Que les corps simples existent sur les divers globes en proportions inégales, d’où résultent des divergences de densité, rien de plus naturel. Évidemment, les matériaux d’une nébuleuse doivent se classer sur les planètes selon les lois de la pesanteur, mais ce classement n’empêche pas les corps simples de coexister dans l’ensemble de la nébuleuse, sauf à se répartir ensuite selon un certain ordre, en vertu de ces lois. C’est précisément le cas de notre système, et, selon toute apparence, celui des autres groupes stellaires. Nous verrons plus loin quelles conditions ressortent de ce fait.