Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/20

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Une pareille atteinte à la gravitation est impossible, et nous devons être sur la voie des lueurs zodiacales. Les détachements cométaires, faits prisonniers dans ces rencontres sidérales, et refoulés vers l’équateur par la rotation, vont former ces renflements lenticulaires qui s’illuminent aux rayons du soleil, avant l’aurore, et surtout après le crépuscule du soir. La chaleur du jour les a dilatés et rend leur luminosité plus sensible qu’elle ne l’est le matin, après le refroidissement de la nuit.

Ces masses diaphanes, d’apparence toute cométaire, perméables aux plus petites étoiles, occupent une étendue immense, depuis l’équateur, leur centre et leur point culminant comme altitude et comme éclat, jusque bien au-delà des tropiques, et probablement jusqu’aux deux pôles, où elles s’abaissent, se contractent et s’éteignent.

On avait toujours logé jusqu’ici la lumière zodiacale hors de la terre, et il était difficile de lui assigner une place ainsi qu’une nature conciliables à la fois avec sa permanence et ses variations. Mais c’est la terre elle-même qui en porte la cause, enroulée autour de son atmosphère, sans que le poids de la colonne atmosphérique en reçoive un atome d’augmentation. Cette pauvre substance ne pouvait donner une preuve plus décisive de son inanité.

Les comètes, dans leurs visites, renouvellent peut-être plus souvent qu’on ne le pense les contingents prisonniers. Ces contingents, du reste, ne sauraient dépasser une certaine hauteur sans être écumés par la force centrifuge, qui emporte son butin dans l’espace. L’atmosphère terrestre se trouve ainsi doublée d’une enveloppe cométaire, à peu près impondérable, siège et source de la lumière zodiacale. Cette version s’accorde bien avec la diaphanéité des comètes, et de plus, elle tient compte des lois de la pesanteur qui n’au-