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VI

ORIGINE DES MONDES.


Cette théorie a un côté faible pourtant… le même toujours, la question d’origine, esquivée cette fois par une réticence. Malheureusement, omettre n’est pas résoudre. Laplace a tourné avec adresse la difficulté, la léguant à d’autres. Quant à lui, il en avait dégagé son hypothèse, qui a pu faire son chemin débarrassée de cette pierre d’achoppement.

La gravitation n’explique qu’à moitié l’univers. Les corps célestes, dans leurs mouvements, obéissent à deux forces, la force centripète ou pesanteur, qui les fait tomber ou les attire l’un vers l’autre, et la force centrifuge qui les pousse en avant par la ligne droite. De la combinaison de ces deux forces résulte la circulation plus ou moins elliptique de tous les astres. Par la suppression de la force centrifuge, la terre tomberait dans le soleil. Par la suppression de la force centripète, elle s’échapperait de son orbite en suivant la tangente, et fuirait droit devant elle.

La source de la force centripète est connue, c’est l’attraction ou gravitation. L’origine de la force centrifuge reste un mystère. Laplace a laissé de côté cet écueil. Dans sa théorie, le mouvement de translation, autrement dit, la force centrifuge, a pour origine la rotation de la nébuleuse. Cette hypothèse est sans aucun doute la vérité, car il est impossible de rendre un compte plus satisfaisant des phénomènes que présente notre groupe planétaire. Seulement, il est per-