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Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/28

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mis de demander à l’illustre géomètre : « D’où venait la rotation de la nébuleuse ? D’où venait la chaleur qui avait volatilisé cette masse gigantesque, condensée plus tard en soleil entouré de planètes ? »

La chaleur ! on dirait qu’il n’y a qu’à se baisser et en prendre dans l’espace. Oui, de la chaleur à 270 degrés au-dessous de zéro. Laplace veut-il parler de celle-là, quand il dit qu’en vertu d’une chaleur excessive, l’atmosphère du soleil s’étendait primitivement au-delà des orbes de toutes les planètes ? Il constate, d’après Herschell, l’existence, en grand nombre, de nébulosités, d’abord diffuses au point d’être à peine visibles, et qui arrivent, par une suite de condensations, à l’état d’étoiles. Or, ces étoiles sont des globes gigantesques en pleine incandescence comme le soleil, ce qui accuse une chaleur déjà fort respectable. Quelle ne devait pas être leur température, lorsque entièrement réduites en vapeurs, ces masses énormes s’étaient dilatées jusqu’à un tel degré de volatilisation qu’elles n’offraient plus à l’œil qu’une nébulosité à peine perceptible !

Ce sont précisément ces nébulosités que Laplace représente comme répandues à profusion dans l’univers, et donnant naissance aux comètes ainsi qu’aux systèmes stellaires. Assertion inadmissible, comme nous l’avons démontré à propos de la substance cométaire, qui ne peut rien avoir de commun avec celle des nébuleuses-étoiles. Si ces substances étaient semblables, les comètes se seraient, partout et toujours, mêlées aux matières stellaires, pour en partager l’existence, et ne feraient pas constamment bande à part, étrangères à tous les autres astres, et par leur inconsistance, et par leurs habitudes vagabondes, et par l’unité absolue de substance qui les caractérise.

Laplace a parfaitement raison de dire : « Ainsi, on des-