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Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/36

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vieillesse, et se rallument par un choc. Tel est le mode de transformation de la matière chez les individualités sidérales. Par quel autre procédé pourraient-elles obéir à la loi commune du changement, et se dérober à l’immobilisation éternelle ? Laplace dit : « Il existe dans l’espace des corps obscurs, aussi considérables, et peut-être aussi nombreux que les étoiles. » Ces corps sont tout simplement les étoiles éteintes. Sont-elles condamnées à la perpétuité cadavérique ? Et toutes les vivantes, sans exception, iront-elles les rejoindre pour toujours ? Comment pourvoir à ces vacances ?

L’origine donnée, très-vaguement du reste, par Laplace aux nébuleuses stellaires, est sans vraisemblance. Ce serait une agrégation de nébulosités, de nuages cosmiques volatilisés, agrégation formée incessamment dans l’espace. Mais comment ? L’espace est partout ce que nous le voyons, froideur et ténèbres. Las systèmes stellaires sont des masses énormes de matière : D’où sortent-ils ? du vide ? Ces improvisations de nébulosités ne sont pas acceptables.

Quant à la matière chaotique, elle n’aurait pas dû reparaître au XIXe siècle. Il n’a jamais existé, il n’existera jamais l’ombre d’un chaos nulle part. L’organisation de l’univers est de toute éternité. Elle n’a jamais varié d’un cheveu, ni fait relâche d’une seconde. Il n’y a point de chaos, même sur ces champs de bataille où des milliards d’étoiles se heurtent et s’embrasent durant une série de siècles, pour refaire des vivants avec les morts. La loi de l’attraction préside à ces refontes foudroyantes, avec autant de rigueur qu’aux plus paisibles évolutions de la lune.

Ces cataclysmes sont rares dans tous les cantons de l’univers, car les naissances ne sauraient excéder les décès dans l’état civil de l’infini, et ses habitants jouissent d’une très belle longévité. L’étendue, libre sur leur route, est plus que