Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/35

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répond : « Depuis des siècles, les météorites tombent par millions sur notre globe, et sans nul doute, sur les planètes de tous les systèmes stellaires. C’est un manquement grave à l’attraction, telle que vous l’entendez. En fait, c’est une forme de l’attraction que vous ne connaissez pas, ou plutôt que vous dédaignez, parce qu’elle s’applique aux astéroïdes, non aux astres. Après avoir gravité des milliers d’années, selon toutes les règles, un beau jour, ils ont pénétré dans l’atmosphère, en violation de la règle, et y ont transformé le mouvement en chaleur, par leur fusion ou leur volatilisation, au frottement de l’air. Ce qui arrive aux petits, peut et doit arriver aux grands. Traduisez la gravitation au tribunal de l’Observatoire, comme prévenue d’avoir, malicieusement et illégitimement précipité ou laissé choir sur la terre, des aérolithes qu’on lui avait confiés pour les maintenir en promenade dans le vide. »

Oui, la gravitation les a laissés, les laisse et les laissera choir, comme elle a cogné, cogne et cognera les unes contre les autres, de vieilles planètes, de vieilles étoiles, de vieilles défuntes enfin, cheminant lugubrement dans un vieux cimetière, et alors les trépassés éclatent comme un bouquet d’artifice, et des flambeaux resplendissent pour illuminer le monde. Si le moyen ne vous convient pas, trouvez-en un meilleur. Mais prenez garde. Les étoiles n’ont qu’un temps et, en y joignant leurs planètes, elles sont toute la matière. Si vous ne les ressuscitez pas, l’univers est fini. Du reste, nous poursuivrons notre démonstration sur tous les modes, majeur et mineur, sans crainte des redites. Le sujet en vaut la peine. Il n’est pas indifférent de savoir ou d’ignorer comment l’univers subsiste.

Ainsi, jusqu’à preuve contraire, les astres s’éteignent de