Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/47

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ciées, distinctes, primordiales, originales, spéciales, tous ces mots, exprimant la même idée, sont pour nous synonymes de combinaisons-types. La fixation de leur nombre appartiendrait à l’algèbre, si dans l’espèce le problème ne restait indéterminé, autrement dit insoluble, par défaut de données. Cette indétermination, d’ailleurs, ne saurait équivaloir, ni conclure à l’infini. Chacun des corps simples est sans doute une quantité infinie, puisqu’ils forment à eux seuls toute la matière. Mais ce qui ne l’est pas, infini, c’est la variété de ces éléments qui ne dépassent pas cent. Fussent-ils mille, et cela n’est pas, le nombre des combinaisons-types s’accroîtrait jusqu’au fabuleux, mais ne pouvant atteindre à l’infini, resterait insignifiant en sa présence. On peut donc tenir pour démontrée leur impuissance à peupler l’étendue de types originaux.

Reste ce point acquis : L’univers a pour unité organique le groupe stello-planétaire, ou simplement stellaire, ou planétaire, ou bien encore solaire, quatre noms également convenables et de même signification. Il est formé en entier d’une série infinie de ces systèmes, provenant tous d’une nébuleuse volatilisée, qui s’est condensée en soleil et en planètes. Ces derniers corps, successivement refroidis, circulent autour du foyer central, que l’énormité de son volume maintient en combustion. Ils doivent donc se mouvoir dans la limite d’attraction de leur soleil, et ne sauraient d’ailleurs dépasser la circonférence de la nébuleuse primitive qui les a engendrés. Leur nombre se trouve ainsi fort restreint. Il dépend de la grandeur originelle de la nébuleuse. Chez nous, on en compte neuf, Mercure, Vénus, la Terre, Mars, la planète (avortée) représentée par ses bribes, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Allons jusqu’à la douzaine, par l’admission de trois inconnues. Leur écart s’accroît