Aller au contenu

Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans une telle progression qu’il devient difficile d’étendre plus loin les limites de notre groupe.

Les autres systèmes stellaires varient sans doute de grandeur, mais dans des proportions fort circonscrites par les lois de l’équilibre. On suppose Sirius cent cinquante fois plus gros que notre soleil. Qu’en sait-on ? il n’a jusqu’ici que des parallaxes problématiques, sans valeur. De plus, le télescope ne grossissant pas les étoiles, l’œil seul les apprécie, et ne peut estimer que des apparences dépendant de causes diverses. On ne voit donc pas à quel titre il serait permis de leur assigner des grandeurs variées et même des grandeurs quelconques. Ce sont des soleils, voilà tout. Si le nôtre gouverne douze astres au maximum, pourquoi ses confrères auraient-ils de beaucoup plus grands royaumes ? – « Pourquoi non » ? peut-on répondre. Et au fait, la réponse vaut la demande.

Accordons-les, soit. Les causes de diversité restent toujours assez faibles. En quoi consistent-elles ? La principale gît dans les inégalités de volume des nébuleuses, qui entraînent des inégalités correspondantes dans la grosseur et le nombre des planètes de leur fabrique. Viennent ensuite les inégalités de choc qui modifient les vitesses de rotation et de translation, l’aplatissement des pôles, les inclinaisons de l’axe sur l’écliptique, etc., etc.

Disons aussi les causes de similitude. Identité de formation et de mécanisme : une étoile, condensation d’une nébuleuse et centre de plusieurs orbites planétaires, échelonnées à certains intervalles, tel est le fond commun. En outre, l’analyse spectrale révèle l’unité de composition des corps célestes. Mêmes éléments intimes partout ; l’univers n’est qu’un ensemble de familles unies en quelque sorte par la chair et par le sang. Même matière, classée et organisée par la même méthode, dans le même ordre. Fond et gou-