Page:Blessebois - Montifaud - Le Zombi du Grand Perou.pdf/19

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énergie, pendant que les couleurs des vêtements s’installaient résolues et bien d’aplomb, sur le noir luisant et doux des carnations.

Les négresses de la côte de Guinée, transportées en Amérique par les marchands d’esclaves, y apportaient la liberté des institutions de leur pays, et il n’est besoin que de se rendre compte de ces lois, pour comprendre qu’elles ne les enfreignaient pas en s’abandonnant aux caresses des blancs.


II

« Les femmes prennent beaucoup de licence, raconte Prévost ; si l’on considère quelle est la chaleur naturelle de leur complexion, et qu’elles se trouvent quelquefois vingt ou trente au pouvoir d’un seul homme, il ne paraîtra pas surprenant qu’elles entretiennent des intrigues continuelles. Comme la crainte du châtiment est capable d’arrêter les hommes, elles ont besoin de toutes sortes d’artifices pour les engager dans leurs chaînes. Leur impatience est si vive, que si elles se trouvent seules avec un homme, elles ne font pas difficulté de se précipiter dans ses bras en jurant que s’il refuse de satisfaire leurs désirs, elles vont l’accuser d’avoir employé la violence pour les vaincre. D’autres observent soigneusement le lieu où l’esclave qui a le malheur de leur plaire est accoutumé