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BERGE — BIBLIOTHÈQUES POPULAIRES

ou encouragés par des souscriptions. Plusieurs inspecteurs des beaux-arts sont attachés à ce ministère.

13. Les sommes qui peuvent être consacrées chaque année aux beaux-arts sont déterminées par le budget annuel de l’État.

A. Grün.[1]

BERGE. 1. Bord escarpé d’un cours d’eau, d’un chemin, d’un fossé.

2. La berge est réputée l’accessoire de la propriété qu’elle borde, cours d’eau, chemin ou fossé, et comme telle, elle doit être entretenue par le propriétaire de la partie principale.

3. L’application de ce principe met à la charge de l’État l’entretien des berges des rivières navigables et flottables, des canaux de navigation dépendant du domaine public et des grandes routes.

Les berges des canaux qui ont fait l’objet d’une concession doivent être réparées par les particuliers ou les compagnies concessionnaires.

4. L’entretien des berges des chemins vicinaux est à la charge des communes. L’art. 6 de la loi du 21 mai 1836 porte : « Lorsqu’un chemin vicinal intéressera plusieurs communes, le préfet, sur l’avis des conseils municipaux, désignera les communes qui devront concourir à sa construction ou à son entretien, et fixera la proportion dans laquelle chacune d’elles y contribuera. »

Il est évident que dans le cas énoncé à l’article ci-dessus, l’accessoire suivra le sort du principal, et les dépenses effectuées pour l’entretien des berges seront réparties par le préfet entre les communes intéressées.

5. Les propriétaires riverains sont tenus d’ordinaire de la réparation des berges des rivières non navigables ni flottables, de manière à ce qu’il ne s’opère aucune déperdition de l’eau au préjudice des propriétaires inférieurs.

6. Il y a exception à cette règle lorsqu’il a été élevé sur le bord des travaux ayant pour but l’amélioration de quelque usine placée plus bas sur le cours d’eau : l’entretien des berges retombe alors à la charge de celui à qui profitent les travaux.

S’ils étaient également utiles à l’usine inférieure et aux héritages riverains, la dépense devrait être supportée en commun par les propriétaires des héritages et par celui de l’établissement industriel.

BERGERIES NATIONALES. 1. Mettre à la portée des cultivateurs des étalons de l’espèce ovine qui se distinguent soit par la finesse, la forme, l’élasticité et l’abondance de leurs toisons, soit par la perfection de leurs formes comme bêtes de boucherie, soit enfin par une heureuse alliance de ces diverses qualités, tel est le but que poursuivent les bergeries nationales.

2. La création de ces utiles établissements remonte à l’année 1786, date de l’arrivée à Rambouillet d’un troupeau de bêtes à laine de race mérinos qui fut importé en France par les ordres de Louis XVI. Ce que l’on avait en vue à Rambouillet était surtout de naturaliser les mérinos dans les fermes, et de déterminer les cultivateurs à améliorer les races du pays, par le croisement avec le pur-sang espagnol. Mais, plus tard, les modifications apportées dans la fabrication des étoffes par l’emploi des laines longues, et d’un autre côté l’accroissement de la consommation de la viande, vinrent changer les conditions de la production, et le cultivateur, dans certaines circonstances, dut songer aux moyens d’élever la taille de ses animaux aux dépens de la finesse de la toison. C’est pour satisfaire à ces nouveaux besoins que les races anglaises de Dishley, Newkent, Southdown et Shropshire, furent importées en France par les soins de l’administration et expérimentées dans des établissements spéciaux.

3. Les bergeries nationales, au nombre de deux, sont placées dans les attributions du ministère de l’agriculture et du commerce. Elles ont chacune un directeur nommé par le ministre. Un des fonctionnaires de l’administration de l’agriculture est chargé de l’inspection de ces établissements et de l’examen des questions relatives à l’élevage du mouton.

4. La bergerie de Rambouillet (Seine-et-Oise), fondée en 1786 sur un domaine acheté à cet effet par Louis XVI, était jusqu’à ces dernières années consacrée exclusivement à la production des animaux de race mérinos pure ; elle possède maintenant le troupeau Mauchamp et Mauchamp-Mérinos de l’ancienne bergerie de Gevrolles, qui a été installé dans une dépendance de l’établissement. Rambouillet a reçu, en outre, en 1875, un lot de mérinos de Maz donné à l’État par les héritiers du général Girod, de l’Ain.

Les produits de la bergerie sont vendus à l’amiable. L’effectif se compose d’environ 1,300 têtes réparties ainsi qu’il suit entre les diverses races, savoir : mérinos purs, 1,000 ; mérinos de Maz, 30 à 40 ; Mauchamp, 100 ; et Mauchamp-Mérinos, 150.

5. La bergerie du Haut-Tingry, par Samer (Pas-de-Calais), fondée en 1842 à Montcavrel, est destinée à la propagation des meilleures races anglaises. Le troupeau comprend environ 450 têtes, dont moitié de Dishley et moitié d’un croisement Dishley-Mérinos. L’élevage du South-Down a été supprimé depuis que l’industrie privée est parvenue à produire en nombre suffisant des animaux de cette race présentant toutes les qualités requises.

Chaque année le produit de l’élevage de la bergerie du Haut-Tingry est mis en vente aux enchères au siége de l’établissement et à l’école d’agriculture de Grignon, où l’on joint quelques animaux des races South-Down et Shropshire-Down nés à l’école.

6. Ces ventes ont lieu d’ordinaire en avril et mai. Un avis publié dans les journaux en fait connaître la date exacte ainsi que le nombre et la race des animaux offerts aux éleveurs.

BESTIAUX. Voy. Abattoirs, Animaux.

BIBLIOTHÈQUES POPULAIRES. 1. Les bibliothèques populaires sont des institutions d’origines fort diverses. Elles ont pour but de répandre parmi le peuple le goût de la lecture et de l’instruction. Bien qu’elles soient de création relativement récente, elles ont rendu de grands services, surtout dans les centres de population où les moyens d’instruction faisaient défaut et où elles ont fourni, à ce point de vue, des res-

  1. Mis à jour par M. B.