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FORÊTS, 63-65. FORÊTS, 66-69. 997

l’empreinte, uniforme pour toute la France, est déterminée par l’administration.

Dans les taillis, le martelage des coupes se fait en réserve aux termes de l’ordonnance réglementaire, il doit être réservé par hectare cinquante brins ou rejets de l’âge de la coupe. Ces brins et rejets sont appelés baliveaux, d’où est venu le mot balivage. Lorsqu’ils ont parcouru une révolution, ils prennent la qualité de modernes après une nouvelle révolution, ils entrent dans la classe des anciens. La même ordonnance (art. 70) porte que les modernes et les anciens ne pourront être abattus qu’autant qu’ils seront dépérissants, ou hors d’état de prospérer jusqu’à une nouvelle révolution mais cette prescription n’est pas observée. On comprend, en effet, quelle ne pourrait l’être sans entraîner à la longue la ruine du taillis, par suite du couvert trop épais qui résulterait de l’accumulation des vieux arbres. L’expérience a fait reconnaltre que, lorsque ce couvert occupe plus du tiers de la coupe, les avantages que présentent les réserves, comme bois de qualité supérieure, ne compensent pas la perte qui est la conséquence des entraves apportées au développement du taillis.

. Les arbres de limite et les arbres à réserver sont marqués du marteau de l’État, savoir les arbres de limite, à la hauteur d’un mètre les baliveaux de l’âge à la patte les modernes, de deux marques à la racine, sur deux blanchis rapprochés l’un de l’autre ; les anciens, d’une seule marque à la racine. (0. régl., art. 79 Cire. 26 nov. 1823, n" 91.)

Les baliveaux de l’âge peuvent être désignés par un simple griffage ou toute autre marque autorisée par l’administration, lorsqu’ils sont trop faibles pour recevoir l’empreinte du marteau de l’État. (0. régl., art. 79.)

. Dans les futaies, qui s’exploitent ordinairement par volume, les coupes sont presque toutes marquées en délivrance. Telles sont celles qui sont connues sous la dénomination de coupes de régénération. Comme, dans les coupes de cette nature, le nombre des sujets à conserver est ordinairement plus grand que celui des sujets à exploiter, la marque en délivrance est plus commode et plus expéditive que l’autre. Chacun des arbres abandonnés, destinés à l’exploitation, est frappé du marteau de l’État sur deux points, au corps et à la racine, de manière que, la marque à la racine subsistant après l’abatage, on puisse constater que tous les arbres coupés l’ont été régulièrement (0. régl., art. 80 ; Cire. 26nov. 1823, art. 91). Il Il y a des coupes dans lesquelles les sujets à réserver se distinguent des autres par des caractères naturels bien tranchés, tels que l’essence, l’âge, etc. On peut alors se dispenser d’employer le marteau pour la désignation des bois à exploiter ou à respecter. Ainsi, par exemple, dans les coupes définitives où les bois à couper consistent en gros arbres, tandis que ceux à réserver se composent de très-jeunes brins, on peut se borner à prescrire la réserve de tous les sujets dont la grosseur n’atteindrait pas une mesure déterminée. 65. La marque des coupes de nettoiement ou d’éclaircie se fait tantôt en réserve, tantôt en délivrance, suivant l’état de consistance du peuplement. Cependant la marque en réserve étant de règle générale, l’autre doit être autorisée spécialement par l’administration. Les peuplements nettoyés ou éclaircis au marteau sont, d’ailleurs, bien rarement dans un état satisfaisant. Si la marque s’est faite en réserve, ils sont trop clairs si elle s’est faite en délivrance, ils sont trop serrés. Dans les deux cas, l’espacement ménagé entre les sujets laissés sur pied est ordinairement très -irrégulier. La longueur de l’opération et la fatigue qu’elle occasionne aux agents et aux gardes, le grand nombre des tiges parmi lesquelles il faut faire un choix, la difficulté de prévoir l’effet que produira l’enlèvement de tel ou tel arbre, expliquent ces résultats. Nous dirons plus tard comment on les prévient.

Pour l’exactitude et la régularité des balivages et des martelages, les marques doivent être, dans chaque coupe, appliquées du même côté et autant que possible au nord. (Circ. 26not>. 1823, ort.91.) .) 66. Les agents consignent les résultats de leurs opérations sur des calepins spéciaux. Ils contrôlent leurs notes et ils dressent ensuite des procès-verbaux de balivage et de martelage, indiquant le nombre et l’espèce des arbres qui ont été marqués en délivrance ou en réserve (0. régl., art. 81). Ces actes doivent être rédigés sur les lieux et envoyés dans le délai de 8 jours au conservateur. (Id.) 67. Estimation. Enmême temps qu’ilsprocèdent au martelage d’une coupe, les agents font toutes les opérations nécessaires pour en déterminer la valeur. Une circulaire du 9 mai 1840 a réglé la marche à suivre dans ces opérations. En voici le résumé 68. L’estimation des produits en matière s’effectue, soit au moyen du dénombrement et du cubage individuel de tous les arbres compris dans le périmètre de la coupe, soit au moyen de places d’essai, c’est-à-dire en appliquant à la masse les résultats du dénombrement et du cubage sur certaines parties du peuplement, choisies comme types. La première méthode est employée dans les coupes où les arbres à abattre sont peu nombreux et volumineux ; la seconde, dans les coupes où les bois abandonnés à l’exploitat’on se composent d’un grand nombre de sujets de petites dimensions, comme dans les taillis. Les deux méthodes sont employées simultanément, lorsqu’il y a à estimer dans la même coupe de gros arbres etun sous-bois. 69. Les arbres à évaluer sont classés, pour chaque essence, d’après leur circonférence mesurée à 1 mètre du sol. La différence entre deux classes consécutives ne doit pas dépasser 0m,25. On détermine ensuite la hauteur moyenne afférente à chaque classe et on cube les arbres, soit comme cylindres, et, dans ce cas, on établit préalablement par des expériences lacirconférence moyenne que comporte une circonférence donnée à 1 mètre du sol, soit comme cônes, sauf à obtenir le volume réel, en multipliant le résultat obtenu par un facteur de conversion, qui est également fourni par des expériences. La portion de chaque arbre ou classe d’arbres qui est propre au service, à l’industrie, au chauffage ou au charbon, est, ainsi que le volume des branchages, apprécié enfin à vue d’oeil, ou, ce qui est infiniment préférable, au moyen de données recueillies en abattant et en débitant un certain nombre d’arbres pris comme types.