veuve de Léon I" eut fait empereur Basitiscos. Anastase (49t-5t8), que l’impératrice Ariadne avait fait élire par le Sénat pendant qu’il allait prendre possession du patriarcat d’Antioche, abolit la garde isaurienne.
On appelle encore ainsi une dynastie qui régna trois siècles plus tard à Constantinople (717-820) et dont le chef, LéonllU’IconocIaste, était né en Isauric. J. DE B.
ISLAM. Voy. Mahométisme.
ISRAÉLITE (CULTE). ~oy. Mosaisme. ISTHMES DE SUEZ ET DE PANAMA. Les isthmes, ces étroites bandes de terre qni relient deux continents, ont dû contribuer, dans l’enfance de l’humanité, à faciliter la migration des peuples et le peuplement de notre globe. De nosjonrs, où les navires sillonnent les mers par centaines de mille, où le vent et la vapeur sont devenus les serviteurs de l’homme, où la mer, au lieu de séparer, unit les pays, les isthmes ne sont plus que des obstacles que nous cherchons à faire disparaître.
Il en est surtout deux, ceux de Suez et de Panama, auxquels le monde civilisé a consacré des efforts stériles ou efficaces, selon les temps et les lieux.
Les Pharaons avaient déjà réuni la Méditerranée à la mer Rouge par un canal qui allait du Nil à Suez. Les guerres et l’incurie des souverains postérieurs de l’Egypte ayant fait négiiger l’entretien de cette œuvre, la communication s’interrompit, sans qu’on psrùt s’en soucier. On a repris, après 1852, grâce à M. de Lesseps, l’idée si souvent émise de rétablir les communications entre les deux mers et même de les rendre plus directes.
L’entreprise avait des adversaires, principalement en Angleterre. N’aurait-on pas dû penser que les Anglais seconderaient avec enthousiasme une idée tendant à abréger la navigation, un projet qui les rapprocherait de leur Immense empire des Indes ?
L’Angietcrrc trouvait-elle que le canal abrége le chemin de l’Inde bien plus pour une attaque française ou russe que pour une défense anglaise ? Il n’en est pas moins vrai que les hommes d’État anglais s’opposèrent longtemps au projet de percement de l’isthme, et qu’à leur instigation le gouvernement turc déclara que le canal constituait un danger pour l’empire, parce que sa neutralité n’était pas garantie. Il demandait donc l’interruption des travaux jusqu’à ce qu’une entente déftnitive eut eu lien entre la France et l’Angleterre. Le gouvernement français réussit à obtenir de la Porte le retrait de cette condition, qui eût permis au cabinet anglais de tratner les choses en longueur. En 1856, le Sultan autorisa enfin l’exécution du canal. Les travaux, commencés en 1859, durèrent dix ans et six mois. L’inauguration eut lieu du t7 au 20 novembre 1869 dans des fêtes restées célèbres, en présence de plusieurs souverains et des représentants de la science, des arts, de l’industrie, de l’administration et de la diplomatie de toutes les nations.
Nous aurons donné une idée de l’importance de l’œuvre quand nous aurons fait connaître que les dépenses se sont élevées à 432,807,882 fr. Les frais de construction y figurent pour 253,099,124 fr. ; lematérielpour 3Û,786,485 fr. ; les intérêts acquis aux actions pour 66,846,868 fr. ; les intérêts acquis aux obligations pour 12,0i8.t87 fr. ; l’amortissement pour 2,610,000 fr. ; les frais d’administration pour 25,225,553 fr. ; le service des transports pour 10,560,733 fr. L’apport social est de 200 initiions de francs et le seul appel fait au crédit jusqu’en 1871 était représenté par rémission de 100 millions d’obligations, qui représentent la dette unique de la compagnie. A. cette époque, la compagnie contracta un emprunt de vingt millions, dans la prévision d’une recette normale de douze millions pour 1872, de quatorze pour 1873 l’équilibre entre les recettes et les dépenses n’était prévu que pour 1874. En réalité, l’équilibre s’est produit plus tôt. Le rapport du conseil d’administration, du 15 juillet 1873,porteles dépenses de 1872 à 16,253,745 fr., et les recettes de la même année à 18,325,024 fr. Cette situation a permis de réduire à 12 millions l’emprunt voté pour vingt.
Le canai se développe sur une longueur de 164 kilomètres ; il n’a pas plus de 8 métrés de profondeur. La navigation est permise à tous les navires, quelle que soit leur nationalité, pourvu qu’ils ne calent pas plus de 7m,50. Le principal résultat, dès à présent appréciable, consiste dansl’abrêviation desdistances. L’Annuaire eMcyc~op~t’~Me évalue ainsi les distances de divers ports à Bombay. Odessa, par le Cap, 6,150 lieues ; par Suez, 1,850 ; Constantiuople,par le Cap, 6,100 ; par Suez, 1,800 ; Marseille, parle Cap, 5,650 ; par Suez,2, 274 ; LeHavre, par le Cap, 5,800 ; par Suez, 2,824 ; Londres, par le Cap, 5,950 ; par Suez, 3,100 ; Saint-Pétersbourg, par le Cap, 6,550 ; par Suez, 3,700 ; New-York, par le Cap, 6,200 ; par Suez, 3,761. Pendant les quatre jours d’inauguration 130 navires ont traversé le canal en franchise de droits à titre d’essai. En 1870, le tonnage de la moyenne des navires passant le canal était de 1,138 tonnes ; en 1871, de 1,489 ; en 1872, de 1,609. Le nombre des navires, dans les deux dernières années, s’élevait de 312 à 371. Dans ces trois années 1870, 1871 et 1872, le nombre des voyageurs transportés par le canal s’est é !evé de 26,758 à 48,421 et 67,640. (Rapport de M. de Lesseps, 1873.)
Quant au détroit de Panama, la diNculté de percement est plus grande certainement qu’a à Suez. En Égypte, les obstacles consistaient dans la résistance que le sable oppose aux travaux de soutènement ; 11 serait même nécessaire, pour faire passer un plus grand nombre de navires, de prévenir, par des massifs de maçonnerie sur les bords, l’envasement du lit du canal. Mais à Panama, la dimculté provient de l’étendue et la variété des territoires, coupés de montagnes, de bois, et surtout de la différence entre les niveaux des lacs et rivières
