Page:Block - Dictionnaire général de la politique, tome 2.djvu/150

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ment forcé d’enregistrer la bulle PKt~ent’~M~, le cardinal de Noailles prés d’être déposé, et abjurant ses doctrines, l’évêqne de Senez emprisonné, toutes ces violences irritèrent une secte qui agitait sans doute les esprits, mais dont l’inSuence ne se serait jamais montrée à l’extérieur sans les persécutions. Les jansénistes forent encore plus fanatiques sons Louis XV, et encore plus malheureux. C’est une question de savoir si la liberté de conscience entraîne le droit de se faire assommer on crucifier sur le tombeau d’un diacre, mais il est certain que le maintien de l’ordre n’autorise pas à jeter dans les prisons les femmes et les enfants des fanatiques victimes de semblables aberrations. La tolérance des philosophes a seule rappelé les fanatiques à la raison et les persécuteurs à l’humanité. Le jansénisme n’a en dans le dix-neuvième siècle, en France, que des représentants isolés ; mais on a quelquefois considéré comme un asile de cette doctrine l’Église catholique des Pays-Bas, dont la métropote, Utrecht, était le siège épiscopal de Jansénius. Cette opinion est assez peu fondée, en ce sens que l’Église d’Utrecht est fort peu dominée par le dogme principal du jansénisme relatif a la grâce. C’est à un antre point de vue que l’Église a pris à l’égard de la cour de Rome une position qui peut être considérée comme importante. Cette Eglise a de tout temps accueilli avec faveur la doctrine opposée à l’infaillibilité du Pape. Or cette doctrine est précisément le principe du mouvement qui s’est produit dans le catholicisme moderne et qui s’est formulé par la profession de foi des théo)ogiens réunis à Munich en t87t. Les adhérents au programme de Munich rencontrent dans t’Egiisc catholique des Pays-Bas une tradition et une organisation épiscopales qui justifient, au point de vue canonique, la qualification de vieux ea~oH~MM qu’ils s’attribuent. Aussi n’ont-iis pas manqué d’engager des conférences avec les trois évêques «Utrecht, de Harlem et de Deventer. Les fidèles d’Utrecht s’intitulent eux-mêmes anciens co~o~Ke~ et leur clergé est le successeur direct du premier apôtre de laGermanie occidentale, saintWittibrod. Le catholicisme ayant pour principe l’autorité surnaturelle du clergé, la légitimité de ce pouvoir estgarantiepar l’ordination ép’scopatc, laquelle s’est transmise à Utrecht par l’éjection canonique. En 1703 la cour de Rome a vainement essayé de soumettre l’Église catholique des PaysBas à la nouvelle discipline qui confère au Pape la nomination des évêques. Les chapitres des trois évêcbés d’Utrecht, Harlem et Deventer ont continué de procéder à l’élection de leurs évêques et ils notifient réfrniiérement chaque élection au Pape, qui répond par une excommunication. L’excommunication est lue en

chatre, suivie d’une protestation, et l’évêque «mthme d’exercer son ministère. L’Église catholique des Pays-Bas compte, pour six à sept mille fidèles seulement, un archevêque, deux eveqnes, im seXtinaite et vingt-cinq paTOtMes. Cette forte proportion de l’etément ecclésiastique dans la société des Odètes dénote une ancienne importance qui ne pent que s’accro !tre par l’adhésion des vieux catholiques surtout de l’Allemagne et de la Suisse. JACQUES DE BotSJOLIN.

JAPON Organisation politique et administrative. L’empire du Japon est un des plus anciens du monde. Les temps autérienrs à l’ère japonaise portent le nom de temps primitifs ou âge des dieux*. L’histoire n’en est pas parfaitement connue, et c’est la tradition seule qui nous permet de remonter jusqu’à cette époque reculée.

H y eut d’abord deux divinités que les Japonais nomment Amano-minaka-nou o hi-no-kami et Mousoubino-kami. On leur attribue h création du monde.

Après ches vinrent deux antres divinités, l’une mâ)c, l’autre femeiic, qui séparèrent la terre des eaux et formèrent ainsi les continents. les mers, les fleuves et les montagnes ; elles ûrent aussi les herbes, les arbres et tous les animaux. Enfin elles engendrèrent un autre dieu Amalclou-ohokami et lui confièrent le gouvernement de l’univers.

Ninigui-no-mikoto est le petit-flls de Amatelou-ohokami, qui est regardé comme l’ancètre

des empereurs japonais et comme le premier d’entre eux. Lorsqu’il reçut le gouvernement de ce fertile et plantureux Mitzehono-kouni (ancien nom du Japon), il dut comparaitre devant Mousoubino-Kami, et son grandpère lui donna un miroir, une épéc< ;t un sceau très-précieux avec cette recommandation e Respectez ce miroir comme vous me respectez moi-même. » C’est de là que vient l’usage de placer toujours dans les temples un miroir rond.

Il y a 2,533 ans Jinmou-tenno (descendant de Nini-guino-mumto) fonda une capitale dans la province de Yama-to ; cette province étant très-importante, le pays prit en quelque sorte le nom de la province et fut appelé Yamatono-Kouni. C’est à cette époque que commence l’ère japonaise. L’histoire des temps qui la précèdent est très-obscure comme je l’ai déjà dit.

En l’an 900 après Jésus-Christ le gouvernement japonais envoya un ambassadeur en Chine avec une lettre siguée Himotono-Kouni (source du soleil), parce que le pays est situé à l’Orient par rapport à la Chine. Les Chinois par suite appelèrent le Japon Nip-bon, car les caractères qui représentent ttimotono en chinois se prononcent Kipoc. Depuis lors le pays a conservé ce nom de Nip-hon, mais maintenant encore certaines personnes emploient celui 1. Cet NTtiot~ est d~ à nn savant Japonais, membre dn conseil d’EMt. Il a éM rédigé spécialement pour le Dictionnaire et nouE avons cru devoir n’y rien changer. M. B.

2. An Japon, la ï&h~ne éerlte représenta par des signes dMférenta les idées de Dlen, d’altitude et d’ancienneté. La langue parlée tes exprime par nn mot unique, kami. Le peuple, jgnorant la langue écrite, te’ là confondues et a donné !e nom et le sens d’âge des dieux MX temps primitifs.