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LIBRE ÉCHANGE.


récent de Liberté du commerce, du fameux ~tMM-paMet’ des économistes du dix-huitième siècle, tant calomnié et si peu compris, le synonyme de Liberté des échanges et de Liberté des <a ?Mf !c< :on~, qui sont aussi des formules contemporaines exprimant toutes un des principaux aspects de la LIBERTÉ DU TRAVAIL.

Elle signifie l’échange, la transaction entre acheteurs et vendeurs entièrement libre, c’està-dire sans entraves administratives ou fiscales d’aucune espèce, qu’ils s’agisse d’individus isolés, de localités, de provinces ou de nations. Mais on l’entend plus particulièrement de la liberté dn commerce international par opposition aux prohibitions à la frontière, aux tarifs et autres entraves constituant le régime douanier. On lui a fait signifier quelque chose de plus absolu, de plus radical, de plus compromettant que Liberté du commerce auquel la langue usuelle attribue, soit le sens de liberté de profession, soit celui d’une liberté commerciale relative ou modérée, de sorte qu’il n’est pas rare d’entendre des gens se proclamer partisans de la liberté du commerce, mais adversaires du libre échange 1

I. Le principe de la liberté du commerce, delaliberté des échanges, du libre échange est un des principes fondamentaux de la science économique, qui l’a démontré aussi victorieusement par les déductions théoriques que par l’étude des faits accomplis.

Ce principe est un corollaire de celui de propriété et de libre concurrence, basé comjfie ces principes, sur la justice et l’utilité, générateur de l’ordre social, stimulant du progrès. La propriété et la liberté du producteur et du consommateur sont violé’js toutes les fois que le premier ne peut point échanger son produit et son travail à.sa convenance ; s’il n’est pas libre de rechercher l’acheteur qui peut lui convenir, pour obtenir le plus haut prix possible ; Si, d’autre part, le consommateur ne peut obtenir en échange de son avoir ce dont il a besoin, aux meilleures conditions possibles. La liberté de l’échange ressort de la nature de l’échange dont elle est l’âme. Sans elle, l’échange est incomplet, l’innuence de l’offre et de la demande est contrariée, la valeur et le prix sont altérés et injustes ; car la valeur n’est légitime, le prix n’est naturel et exact que lorsqu’ils sont le résultat dn libre concours entre les acheteurs et les vendeurs, des concessions mutuelles qu’ils se font librement par suite des circonstances de la production et du marché, ainsi que de leurs besoins et de leurs devoirs réciproques.

En théorie, et pour ceux qui raisonnent d’après la nature des choses, le libre échange est un principe évident, de simple bon sens. L’expérience, de son coté, a partout et toujours ~ne, et qui a publié un journal hebdomadaire aons ee nom le Libre ~-ha~e, jusqu’au milieu de 18*8. J. &. 1. Laisse* circuler d’un par à l’antre. B< disaient auasl : tafMM /ctt-e pour IaitM< travailler, taiMez produire, sans prMMgM, en dehora de. corporationa, eau r~tementt. J. Q. 1

montré la prospérité marchant parallèlement avec la liberté des transactions, s’accroissant à mesure que les entraves diminuaient ou disparaissaient, diminuant à mesure que les obstacles se produisaient ou se multipliaient. Scientifiquement il n’y a plus de question. La plus entière liberté du commerce est le corollaire de toute étude, de toute analyse économique, c’est-à-dire qu’il est démontre jusqu’à l’évidence que l’absence de toute entrave en général, de toute entrave douanière en particulier, est la meilleure condition d’une industrie, d’une localité, d’un peuple, de tous les peuples, de l’humanité entière, ponr l’accroissement de la richesse, le maintien de la paix, le progrès de la civilisation. Le jour n’est pas loin où les Traités d’économie politique ne s’arrêteront plus pour démontrer la légitimité de ce principe passé à l’état d’axiome, ni pour réfuter les objections ou plutôt les sophismes émanant de théories erronées, d’intérêts inintelligents ou prétendant au monopole. II. Pratiquement, c’est-à-dire dans l’opinion publique ou dans l’esprit des administrations et des gouvernements, l’utilité et la nécessité de la réglementation et de l’entrave ont encore la majorité, qu’il s’agisse du commerce individuel ou du commerce interprovincial ou dn commerce international. Pour les deux premiers points, toutefois, on invoque des motifs tirés de l’intérêt du consommateur surtout à propos de substances alimentaires ; tandis que pour le troisième on invoque l’intérêt du producteur qu’on veut protéger, c’est-à-dire l’intérêt du producteur national qu’on veut préserver contre la concurrence des producteurs étrangers, en donnant, entre autres mauvaises raisons, celle-ci, que cette répulsion des produits étrangers, par voie de prohibitions on de tarifs, est également favorable aux consommateurs, tandis qu’en réalité, ce mode de

protection, loin d’être favorable aux producteurs et aux consommateurs, nuit à la masse des uns et des autres et ne constitue un avantage réel que pour un petit nombre de détenteurs des monopoles naturels terres, mines ou exploitations exceptionnelles par leur nature et leur situation. C’est ce qu’il nous serait facile de démontrer, si nous avions à parler ici du système protecteur par la douane, que par métaphore on a appelé la Protection. Le principe du libre échange a donc eu et a encore contre lui les arguments tirés du système protecteur, qui s’est appuyé sur les arguments tirés du vieux système mercantile on de la Balance dn commerce, basé sur une fausse notion de la richesse, de la monnaie et du commt.ice ; plus, sur les arguments tirés des non’ vieux et non moins erronés systémsst~glementation et dn privilége, lesquels o~~roupê nne série de sophismes contraires a~ saines notions de propriété, de travail, de production, d’échange, de valenr, de monnaie, de sécurité, de justice, de nationalité et de patriotisme. Signaler ces sophismes, lea classer, les réfuter ; établir pour celalet